3.Racer

 » Maitrise-toi, mon vieux … « 

Il ne manquait plus que cet enfoiré de bas étages pour compléter le tableau des retrouvailles un peu trop pimentées à mon goût et pour foutre en l’air une soirée qui avait pour autant que je m’en souvienne, plutôt bien commencée…

« Caliente, en effet … « 

Jusqu’à ce que je m’aperçois qu’elle porte encore son fichu collier. Putain mais qu’est-ce qu’elle fou avec ce crétin sérieux ?

Je sens mon sang pulser aussi vite qu’un avion qui passerait le mur du son et prendre mes tempes pour un tambour. Mes poings se resserrent si fort qu’ils pourraient broyer n’importe quoi mais surtout, ils risqueraient de faire mal une fois atterris sur la gueule de ce petit branleur. Ma mâchoire se contracte jusqu’à en entendre grincer mes dents entre elles. Mon colèreometre* est arrivé au seuil de l’exposition.

« Retiens-toi, bordel ! « 

Si mon poing lui arrive sur son visage, il l’aura bien cherché et même ma tante ne pourra plus reconnaître son petit  » chéri adoré ». Ça me démange autant que l’envie d’embrasser Ruby, ma Ruby, devant ce nigaud. Néanmoins, je n’ai pas envie de passer une nuit au poste de police car je lui aurais collé mon poing dans la gueule.

« Redescends la pression… « 

— Racer, mon pote ? Ça va ? Tu m’as l’air tout tendu…
— Ouais, t’inquiète. Allez, vient Alan, on s’barre d’ici, il y a comme une odeur étrangère !

Sur l’action, Alan ne capte pas un mot de ce que je viens de balancer et c’est sûrement pas plus mal. En revanche, à en juger le mépris sombre qui né dans les yeux de l’autre crétinus, il tout de suite compris que je parlais de lui. Je ne jette même pas un regard à Ruby, je pose ma bière sur le comptoir que je fais claquer et j’me casse direction ma caisse. J’en ai assez vu pour ce soir.

Avant de prendre le volant, je m’en grille une et je respire un bon coup. Je ne tiens pas à prendre le volant dans cet état et avoir un accident ou même me faire arrêter par la flicaille de Flagstaff.

— Oh, mec ? Mais c’était quoi ce qui vient de ce passer là ?
— Les fantômes du passé qui reviennent … Je lui répond dans un son à peine audible et recrache la fumée que je venais d’expirer juste avant.
— Je ne pige rien de ce que tu me baragouine…
— Rien qui ne concerne, t’inquiète.
— Bah du moment où mon pote se met dans un état de transe, à vouloir déclancher son poing dans la figure d’un mec… Si ! Ça me concerne aussi, mec !

Rhaaa ! Ce qu’il peut être têtu parfois.

 » Comme toi ! « 

Je ne prête pas attention à ma voix intérieure bien que ça soit entièrement vrai. Je suis têtu et encore ce n’est pas le mot exact pour me qualifier. Je suis borné et buté. Quand j’entreprends une décision ou que je décide d’une chose, vous pouvez toujours courir et faire des pieds et des mains pour que je fasse le premier pas où que je pardonne. De surcroît, en plus d’être une tête de mule, je suis un tantinet rancunier…

— Une vieille histoire qui ressort de son livre…
— Avec ce gars-là ?

Ma mâchoire se contracte de nouveau.
— Ouais, avec ce gars-là !
— Et cette fille ? Elle t’a fait quoi ?

« Touché« 

— Ruby ?
— Bah ouais, Ruby ! Je ne te parle pas d’Améthyste, là ! Je te reconnais plus en sa présence, frère. Il se passe quoi avec cette gazelle ?

« Et retouché « 

— Oh rien, elle m’a juste trahi par ses mensonges… il y a des années…
— Tu ne me feras pas avaler ça frère. Il y a autre chose ça se ressent… Elle t’a trahi avec qui ? Avec lui ? Tu es fou d’elle, n’est-ce pas !

« Coulé « 

Il faut absolument que je devis cette conversation. Il n’a pas besoin de savoir les détails de mon passé ni les démons qui refont surface pour venir me hanter.

— Racer ne s’attache pas ! Jamais ! Tu devrais pourtant le savoir depuis le temps. Allez, j’me rentre. Je suis crevé.
— Mouais. S’tu le dis… OK rentrons. À demain frère et fait attention sur la route.
— T’inquiète…
Je le salut d’un chek avant de rentrer chez moi au volant d’Adriana en y allant léger sur la pédale de l’accélérateur…

***

Je n’ai pas la force de me trainer jusque sous ma douche ni même de monter jusqu’à ma chambre. Je ma vautre sur mon canapé sans prendre le temps de me changer et je m’endors en ressassant les évènements de ce soir…

Alors que je suis en tête pour gagner ce fichu défi, des Lumières clignotantes de trois couleur se reflètent dans mon rétroviseur.

« Oh non. Il ne manquait plus qu’eux… »
Je ne cherche pas à les éviter et je m’arrête sur le bas côté. Ma vitre étant déjà baissée par cette chaleur, je coupe le contact.

–Monsieur Spence ?
— Oui messieurs. Que puis-je faire pour vous ?
— Veuillez descendre de votre véhicule, s’il vous plaît, me donner vos papiers.
— Euh, oui. Un instant, c’est dans la boîte à gants…
— Hey, Kellen. Viens-voir ça.
Un des flics rejoint son collègue et sans comprendre ce qui se passe, je n’ai pas le temps de chercher mes papiers que le troisième flic me sort de ma caisse. En quelque secondes qu’il en faut pour le dire, je me retrouve menotté sur le capot de ma Camaro.

— Je vous arrête pour détention de stupéfiants illégaux ainsi que pour violence sur la personne de …

Je me réveille en sursaut et tout transpirant. Moi qui pensais que toute cette histoire était enfin derrière moi. J’ ai bien la nette impression que la scène se rejoue mais cette fois-ci, j’ai toutes les cartes en main…

***

Voilà la suite en brut et non-corrigé, que vous attendez depuis plus de deux semaines…

Je vais être sadique, je sais… Mais je ne mettrais pas la suite tant qu’il n’y aura pas plus de lectures…

#Dreamy

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